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Heure locale Kerguelen | ||||||||||||||
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24 février 2007 Quelques semaines après le retour
des membres de Telross, l'heure est au bilan. Lionel Daudet et Sébastien
Foissac reviennent
avec détails sur les grands moments
de cette expédition unique, une des plus belles qu'ils aient entreprise.
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Tracé de l'itinéraire de la première voie directe en face est du Ross qui a été gravie par Lionel Daudet, Sébastien Foissac et Philippe Pellet. |
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19 janvier 2007 Le 12 janvier, lors de la cérémonie des vux, M. Champon, Préfet des TAAF, a inauguré lexposition de photos consacrées à lexpédition Telross. Ces photos ont été prises par les membres de lexpédition eux-mêmes lors de leur ascension du Mont Ross et de la traversée du Petit Ross au Grand Ross à Kerguelen. Véritables acteurs de leur expérience et de leur exploit, les clichés témoignent des difficultés rencontrées lors des ascensions mais aussi dune formidable expérience humaine et de paysages exceptionnels. Cette
exposition qui retrace cette grande aventure humaine sera visible au siège
des TAAF rue Gabriel Dejean à Saint-Pierre tout le mois de janvier
de 8h à 18h, du lundi au vendredi. |
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Satisfaction totale pour Manu Cauchy 6 janvier 2007 |
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MiYa Productions
durée : 31 mn 55 s
débit
: 350 kb/s
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Le
Marion Dufresne est arrivé ce matin à 10h30 dans
la ville du Port. Une conférence de presse s'est déroulée
en présence du Préfet et de l'adjointe au DDJS (Directeur
Départemental de la Jeunesse et des Sports), quelques journalistes
et médias étaient également présents pour
féliciter l'exploit des alpinistes. Lionel Daudet et Manu Cauchy
seront présents ce soir sur le plateau du journal télévisé
d'Antenne Réunion. |
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Demain la Réunion, la chaleur, les voitures, la foule... Cela risque
de nous faire un choc terrible après 2 mois de vie hors du monde,
tel que
l'on le connaît, auquel on doit sans cesse s'accomoder. Hier un barbecue sur le pont arrière avec langoustes svp, un régal absolu, que nous avons religieusement savouré! " Dod |
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L'équipe
Telross vient de quitter l'île d'Amsterdam ou Dod et Manu ont pu
gravir dans la tempête (120 km/h de vent) le point culminant du
troisième district des TAAF, le mont de la Dive. Cette île
est le sanctuaire des otaries, des albatros et des manchots gorfou sauteurs. A l'île de St Paul proche de 100 km, une baignade avec les otaries a été fraîchement appréciée quoique un peu tendue quand on voit l'agressivité de ces petites bébêtes quand elles sont sur le bord. C'est à se demander se qui leur passe dans la tête puisqu'une fois que vous vous mettez à l'eau, elles deviennent d'adorables compagnes de jeux passant sous votre ventre en tournoyant, prêtes à chahuter comme des gamines. L'eau a retrouvé une température presque convenable (17°C). Pour le réveillon de Noël, ça c'est passé en mer, alimenté par une pêche miraculeuse aux langoustes grosses comme des homards et une multitude de poissons de taille impressionnante. Une conférence spéciale sur l'expédition Telross sera donnée demain sur le Marion Dufresne, entrée gratuite,... venez nombreux (en bateau, à la nage, etc...). Retour prévu à l'Ile de la Réunion le 29 Décembre. Bonsoir à tous, il est 23 heures sous les 40°." Manu Cauchy |
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"Joyeux
Noël à vous tous, l'ambiance a été très
festive hier soir, et puis, idée sympa, chacun a fait un cadeau
qui a été tiré au sort lors de la veillée.
Nous avons en plus eu droit à un cadeau très particulier
: un CD réalisé par Nico, un ami VAT de Kerguelen : TELROSS,
la face cachée. Je n'en dirai pas plus pour l'instant...
Hier nous avons également fait notre dernière escale dans les Terres Australes et Antarctique Françaises sur la petite île de St Paul. L'ambiance était extraordinaire au milieu de ce cratère qui s'ouvre sur l'Océan. Nous nous sommes même baignés avec les otaries, il y a toujours quelque chose de fabuleux qui vous touche au plus profond de vous-même quand vous êtes, comme cela, au milieu de nulle part, complice d'une nature intacte. Les gorfous sauteurs nous ont également enthousiasmés, avec leurs aigrettes jaunes, leur façon de se dandiner pour remonter les pentes. Puis il y a ces rendez-vous du bout du monde, avec le bateau de pêche l'Austral, le seul autorisé à pêcher la langouste, dans ces eaux très poissonneuses. Coup de sirènes, fusées, vivas, ce fut très très sympa. Les langoustes ici sont absolument énormes, plus de 40cm... et nous avons aussi pu profiter d'un peu de pêche (barracudas, fausse morue...) ici il faut prendre du fil de pêche de gros diamètre, au moins du 4mm. La chaleur revient de plus en plus, les polaires, les bonnets restent désormais dans les cabines, la fin d'une splendide expé se fait de plus en plus ressentir, même si, encore et toujours, l'impression d'être sur un tapis volant ne nous quitte pas..." Dod |
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Le
bateau Marion Dufresne mouille aujourd'hui dans l'île volcanique
d'Amsterdam
qui fait partie des quatre districts des Terres Australes Antarctiques
Françaises. L'équipe Telross retrouve maintenant un climat
tempéré où la neige est inexistante, un rude mais
surement agréable changement en comparaison de la météo
au Ross ! Le bateau fait escale trois jours. |
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La mer se calme de plus en plus, on sent que nous quittons peu à
peu les zones de navigation difficile. Toute l'équipe est un peu
au radar,
sans doute le contrecoup des derniers jours de l'expé - plus qu'intense- et des fêtes de Port-aux-Français ! Sans doute ramenons-nous aussi un peu de cette magie qui habite le Grand Sud; sans doute revenons-nous doucement sur Terre, comme un cosmonaute après un long séjour dans l'espace; sans doute notre coeur s'est une nouvelle fois vivifié au contact du vent, le maître de Kerguelen, et qu'il dégage dorénavant une joie immense, sans fond, sans fin : le "libre rien*". * cf maître Eckhart, un des grands mystiques rhénans du XIIIème je crois. Dod |
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Nous avons donc retrouvé le Marion Dufresne hier, avec plus ou
moins de bonheur (Véro a retrouvé un sérieux mal
de mer... d'entrée de jeu) et nous voguons désormais vers
les îles d'Amsterdam et St Paul, où nous devrions passer
la Noël. On savoure tranquillement notre retour, après les
superbes succès au Ross."
Dod |
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Des
nouvelles photos de l'expé avec notamment la traversée Petit
Ross - Grand Ross... >
la suite |
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Sebastien Foissac nous raconte son expé 18 décembre 2006 Voilà, l'expé touche à sa fin. Depuis le 13 au soir, nous voilà de retour à Port-aux-Français (PAF). Demain nous embarquons pour le trajet retour vers la Réunion via les îles Amsterdam et Saint Paul. Nous allons quitter les Terres Australes Françaises et leurs habitants. Que de belles rencontres nous aurons fait ici. Qu'ils viennent pour une mission d'un mois ou d'un an, tous sont volontaires. Sans doute est-ce le secret de leur enthousiasme. Beaucoup, par leurs compétences et qualités humaines, nous ont donné un sérieux coup de pouce pour notre aventure. Idem pour l'équipage du Marion Dufresne. Je les remercie tous du fond du cur. Et cette expé alors, comment s'est-elle déroulée ? Pas mal du tout ma fois. Après l'installation du camp de base, nous aurons très rapidement fait la première ascension du Pic du Cratère par la voie que nous avons baptisée : « La panthère Ross » en référence au surnom attribué à notre Docteur Vertical.
Quelques jours plus tard c'est le sommet du grand Ross qui tombe par un
nouvel itinéraire direct : « Le destin du criquet ».
La traversée, elle, ne se laisse pas amadouer malgré un
mauvais bivouac en offrande.
Le criquet : c'est d'abord le surnom de notre copain Damien Charignon disparu l'hiver dernier dans une avalanche à qui cette voie est dédiée. Le criquet c'est aussi ces insectes que nous allons ramener de là haut à la demande des scientifiques : quelle est la probabilité qu'ils avaient de croiser un humain mal intentionné en ces lieux si peu fréquentés ? Le Ross, d'un point de vue esthétique, est le plus beau sommet que j'ai gravi jusqu'ici. Des formations de givres tout simplement hallucinantes, une lumière si étrange et en dessous, dans les trouées de la mer de nuages : la vue sur l'océan Indien. On pourrait presque voir les manchots et éléphants de mer tellement la côte est proche. Dans la descente, alors que le coucher du soleil embrase la montagne, je prends conscience tout à coup de notre position : sur ce glacier au milieu de ce massif montagneux, sur cette île au milieu de l'océan Indien, sur cette planète terre au milieu de la galaxie... j'en ai le vertige ! Quelle chance d'être là, maintenant. Dans l'attente de vents moins violents pour repartir sur la montagne, un matin nous partons nous changer les idées à Port-Armor, distant d'une journée de marche. Là nous retrouvons Roland et son équipe de l'Institut Paul Emile Victor (IPEV). Durant deux jours, sous la houlette de Tronc, le programme est pêche à la truite et chasse au lapin, histoire de varier nos menus. Puis nous retrouvons le camp de base. Le temps passe... le sommet est fait, mais je veux vraiment faire cette traversée. Il est décidé qu'avec Dod nous resterons au camp de base jusqu'au dernier moment pour attendre un créneau météo favorable. Les autres partiront plus tôt et à pied pour visiter Kerguelen. Pour le moment, Dod est malade, il fait mauvais, le Mont Ross est morose et j'en viens même à faire la cuisine ! Puis un
jour le vent est annoncé moins violent. Branle bas de combat :
avec Dod nous partons tôt dans la nuit. Mais le vent est toujours
là, violent, il arrache mon casque accroché sur le sac
à dos. Sacré
Manu, il m'avait annoncé qu'il avait souvent de la chance en
expé, mais là pour sa première journée sur
le Ross, il me blase en chopant le créneau pour la « voie
royale ». Dès
le lendemain nous plions le camp et partons à pied pour Port
aux Français via Baie Larose. Quatre très grosses journées
de marche durant lesquelles nous prendrons conscience de l'immensité
et de la diversité des paysages de l'île. Une douche chaude, une bonne nuit de repos, le sentiment d'une expé réussie... le bonheur !!! Un
grand merci à ceux qui ont rendu ce voyage possible : Un
grand merci aussi à tous ceux rencontrés sur le Marion Dufresne
ou à Kerguelen, tous m'ont aidé à leur manière. Seb Foissac - Port-aux-Français - îles Kerguelen |
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L'expédition terrestre Telross touche à sa fin. L'équipée est revenue du camp de base du Ross après quatre longues journées de trek de treize heures de marche par jour. Les membres de Telross quittent les îles Kerguelen demain lundi 18 décembre pour retrouver le Marion Dufresne qui les mènera à leur île de départ, l'île de la Réunion qu'ils atteindront à la fin du mois. Succès total pour cette expédition hors norme où la majorité des objectifs fixés ont été atteint en usant de stratégie et rapidité face à la rudesse sauvage et habituelle de la météo des Kerguelen. Petit
retour en arrière pour revenir sur les détails de cette
traversée Petit Ross - Grand Ross :
La première tentative s'est faite le 7 décembre avec la
cordée Daudet-Foissac. Un lever à 0h30 du matin, la marche
d'approche a été très éprouvante, le vent
a commencé à souffler de plus en plus fort projetant des
morceaux de givre à l'horizontale et les obligeant à progresser
pratiquement couchés. Ils atteignent alors le sommet du Petit Ross
mais décident de rebrousser chemin. Retour au camp de base, une
course de 14h au final.
Le lendemain malgré la très grosse fatigue de la veille, Lionel Daudet décide de repartir pour une nouvelle et dernière tentative cette fois ci avec Manu Cauchy. Ayant déposés les sacs à l'attaque, ils décident alors de partir très léger, ils ne prennent qu'un sac de 20 litres pour deux, une seule frontale, une pomme, de l'eau, quelques barres, 2 brins de 60 m... La météo s'améliore au fur et à mesure de la progression. Ils atteignent le sommet du Petit Ross et continuent... L'arête s'avère être très complexe, il faut constament monter, descendre, contourner des champignons hérissés de givre et parfois passer dans un tunnel. Le sommet du Grand Ross est enfin atteint, la traversée est faite. Une
descente épique : un rappel bloqué sur abalakof obligeant
Lionel Daudet à remonter sur corde fixe, ensuite les goulottes
qui se sont réchauffées dans la journée libèrent
des cascades d'eau, les trempant copieusement. Pour finir, un petit couac
à la fin de la descente, ils ratent le dépot des sacs et
la nuit est tombée depuis longtemps. Au loin, ils distinguent des
petites lumières de frontales, les amis arrivent à leur
rencontre... Retour au camp de base après une course non-stop de
30 h... et sans bivouac !
Lionel Daudet : « Après le gateau de la Directe, on a eu une cerise magnifique !»
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14 décembre 2006 L'équipe Telross qui avait quitté le camp de base du Ross dimanche 10 décembre pour se rendre à pied à la base de Port-aux-Français est arrivée ce matin, « un peu fatiguée et affamée !...» a dit Xavier Sépulchre d'Ifremmont qui les a eu rapidement au bout du fil. Plus de précisions sur le déroulement de cette grande réalisation de traversée du Petit Ross - Grand Ross très prochainement... |
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Nouvelle première pour l'équipe Telross : la traversée Petit Ross - Grand Ross 9 décembre 2006 La première tentative s'est faite le 7 décembre avec la cordée Daudet-Foissac. Un lever à 0h30 du matin. La marche d'approche est très éprouvante, le vent souffle de plus en plus fort. Sur l'arête, des morceaux de givre sont projetés à l'horizontale. Peu avant le sommet du Petit Ross, ils décident de rebrousser chemin, ayant sous-estimés les difficultés et partis avec trop peu de matériel. Retour au camp de base, après une course de 14 heures au final.Le lendemain malgré la très grosse fatigue de la veille, Lionel Daudet décide de repartir pour une nouvelle tentative, cette fois-ci avec Emmanuel Cauchy. Partis dans l'idée de " simplement " atteindre le petit Ross, ils laissent un sac à l'attaque, décident de partir le plus léger possible : ils ne prennent qu'un sac de 20 litres pour deux, une seule frontale, une pomme, de l'eau, quelques barres, 2 brins de 60 m... La météo s'améliore au fur et à mesure de la progression. Ils atteignent le sommet du Petit Ross et continuent... L'arête s'avère être très complexe, il faut constamment monter, descendre, contourner des champignons hérissés de givre et parfois passer dans un tunnel. Le sommet du Grand Ross est enfin atteint à 20 h, la traversée est faite, reste le retour dans la nuit. Après une série de rappels (dont un coincé qui vaudra à Lionel Daudet quelques acrobaties dans des surplombs de glace) dans des goulottes transformées en torrents, les deux alpinistes rejoignent le glacier suspendu, puis le pied du Petit Ross. Ils ont la joie de retrouver Sébastien Foissac et Philippe Pellet, venus à leur rencontre avec des boissons chaudes. Le camp de base est rejoint quelques 30 heures après le départ. |
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Liaison radio satellite avec le CB 3
décembre 2006 |
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3 décembre 2006
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Une
première au Pic du Cratère (1181 m) qui n'avait encore
jamais été gravi. Lionel Daudet, Manu Cauchy, Philippe
Pellet et Sébastien Foissac se sont offert une belle voie ce
20 novembre...
>
la suite
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Ayant
eu l'équipe Telross par liaison satellite ce samedi 25 novembre
après midi, je vous propose d'écouter l'entretien avec Lionel
Daudet et Manu Cauchy très prochainement sur cette page. Ils vous
raconteront tout depuis leur arrivée au camp de base, leur ouverture
au Pic du Cratère, la directe au Grand Ross... Concernant cette dernière voie, Lionel Daudet a précisé que la traversée de l'arête entre le Petit et Grand Ross n'a pu être faite : " Du sommet du Grand Ross, nous avons commencé à faire deux rappels pour rejoindre l'arête du col du Ross. Cette arête est constituée de gigantesques champignons de givre très complexes à désescalader. J'ai alors basculé sur le versant ouest où je suis tombé sur une forêt incroyable et continue de ces champignons givrés. Là, je me suis retrouvé un peu prisonnier, j'ai donc entamé une descente en rappel dans une succession de goulottes pour rejoindre le glacier suspendu de la face ouest. Nous avons pris pied sur ce glacier vers 19h. À ce moment là, on a eu droit à un coucher de soleil merveilleux sur le Grand et le Petit Ross, c'était un peu notre cadeau pour cette très belle voie que nous venions d'ouvrir. On s'est ensuite rapidement sustenté puis nous avons fait une nouvelle trace dans la voie normale du Petit Ross pour rebasculer de l'autre côté. Vers 22 heures-23 heures, nous avons installé notre bivouac de fortune sur la voie normale du Petit Ross, on a taillé une petite plateforme dans la neige pour s'abriter. On a eu une nuit très ventée et pas très agréable. Le matin au lever, un vent fort soufflait, trop fort pour retourner au col du Ross et reprendre la traversée jusqu'au Petit Ross. Nous avons alors pris la décision logique sans avoir trop le choix finalement, de redescendre à ce moment là au camp de base. Maintenant on attend un bon créneau météo pour refaire une voie royale au Grand Ross, mais en partant en sens inverse, versant normal du Petit Ross. Faire la traversée Petit Ross puis monter au Grand Ross, mais tout ça est sous réserve car l'itinéraire va être très complexe je pense. C'est une arête très déchiquetée constituée de feuillets surplombants et givrés, ça risque d'être beaucoup de sport ! En même temps il y a beaucoup d'objectifs de premier ordre à réaliser ici, notamment quelques goulottes sur le Petit Ross qui promettent également une belle ascension. On va donc voir... là on est pas mal installé, on va attendre tranquillement une météo favorable. " |
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23 novembre 2006 15
H 14 heure locale. |
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Ouverture d'une voie au Pic du Cratère 20 novembre 2006 L'équipe
Telross composée des quatre alpinistes Lionel Daudet, Sébastien
Foissac, Philippe Pellet et Emmanuel Cauchy, ont réussi la première
du sommet jusqu'alors inviolé du Pic du Cratère (1181 m)
(contrefort du Mont Ross aux Kerguelen) par conditions météo
défavorables en ouvrant une très jolie voie de 400 m qu'ils
ont décidé de coter TDinf. Cette voie emprunte un couloir
central orienté Sud-Ouest. Les premières longueurs sont
caractérisées par quelques passages délicats de glace
fine recouvrant des dalles rocheuses de basalte, puis le couloir devient
plus évident et facile sur 300 mètres en suivant la forme
d'un S. Pour sortir sur l'arête finale, les 4 alpinistes ont du
gravir une très belle goulotte de 20 mètres de glace vive
présentant une section à 85°. Le sommet s'atteint par
une traversée délicate en une longueur de corde. La descente
s'est effectuée versant ouest par un couloir de neige en 5 rappels,
le dernier surplombant une cascade de glace où un flux continuel
de neige poudreuse ne cessait de couler sous l'effet des rafales de vent.
Le camp de base où attendait Véronique Daudet, cinquième
élément de cette équipe soudée, et qui avait
été quitté à 5h 30 du matin, a été
rejoint 7 heures plus tard. Une cabane aménagée astucieusement
à l'aide des deux caisses de portage permet à notre équipe
de se retrouver dans des conditions relatives de confort inespéré
en ces lieux tant inhospitaliers qu'exceptionnels.
Manu
Cauchy alias Doc Vertical |
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Les
premières photos du camp de base sous la neige...
> la
suite |
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Seb
et Dod se chauffent dans la salle de sport de Port-Aux-Français...
>
la suite
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"Ce
matin on débarque ! Le bateau louvoie dans une série de
fjords étroits et d'une miryade de petites îles. Nous sommes
au coeur du golfe du Morbihan, au Sud des Kerguelen. On arrive dans 1h
à Port Jeanne d'Arc, d'où l'hélico nous acheminera
au CB. La lumière, les nuages, ces reliefs perdus distillent une
atmosphère d'une sauvagerie sans nom. Nous avons maintenant hâte
d'être au pied du Ross, que jusqu'à présent nous n'avons
fait qu'entrapercevoir, au travers de nuages plus ou moins épais.
"la marche d'approche" va bientôt s'achever, l'aventure
va commencer..."
Amitiés
à tous, Dod. |
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"Enfin
les Kerguelen ! Cette nuit nous sommes arrivés par le Nord, les
îles nuageuses, l'Arche, etc... C'est extraordinaire : il a neigé
bas et aujourd'hui il fait relativement beau, le ciel est d'une pureté
inouï, le blanc de la neige tranche sur le turquoise de l'Océan
austral. Nous pouvons enfin sortir sur le pont et cela fait un bien fou
de pouvoir respirer l'air marin, mêlé de volutes de la terre.
En effet depuis Crozet, l'accès extérieur nous était
interdit, en raison de la grosse mer...
Il faut imaginer un subtil mélange de montagnes et d'eaux, d'oiseaux et de manchots, de ciel lavé et de fjords profonds, de silence et de clapotis, pour tenter d'appréhender ces lieux ignorés. Il faut se dresser, se mettre debout sur le pont avant et humer, humer cette atmosphère coupante, se remplir les poumons d'un air froid et bon. Ecouter aussi les accalmies et le souffle d'un vent que l'on sait pouvoir être redoutable : nulle part on ne verra d'arbres ici. Il faut aussi lever une tête encapuchonnée, ouvrir grand des yeux qui larmoient dans le vent frais pour saisir un peu - ce peu déjà si grand, de Kerguelen. Alors comme pris d'un doux vertige, comme rattrapé par le souvenir d'un monsieur de Kerguelen ou d'un capitaine Cook arrivant sur ces terres désolées, vous vous mettez à vous dire: nous y sommes enfin, sur ces îles si lointaines. Et un étrange sourire commence à naître à la commissure de vos lèvres : le rêve lentement avait traversé les limbes de votre cerveau, quitté le monde des chimères, et enfin, enfin rejoint cette réalité tant attendue : voir Kerguelen !" à
bientôt, Dod. |
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Les Mers du Sud et le Marion Dufresne. A Yohann mon neveu et tous
les enfants.
Un petit mot depuis le Marion Dufresne. Ça y est depuis quelques jours, nous avons vraiment l'impression de naviguer dans les mers du Sud. Depuis que nous avions franchi les 40ème rugissants, il me tardait d'être confronté à ces mers en furie que je ne connaissais que par le biais de la littérature. Je commence à être servi et ne me lasse pas de voir la proue fendre l'océan blanchi par le vent qui souffle maintenant violemment et en permanence. Quelquefois une vague un peu plus grosse, aidée par une rafale, atteint même le pont supérieur, et ce matin, pour la première fois depuis notre départ, il neigeait. Une houle de trois-quarts rend le roulis impressionnant et quelquefois la vie à bord devient inconfortable, surtout la nuit. Tout doit être attaché sous peine de casse. En raison de la gite importante, nous marchons parfois sur les plinthes des couloirs, c'est assez drôle ! Par chance, je ne souffre pas du mal de mer. (Certains passagers trouvent le voyage beaucoup moins drôle). Le Marion Dufresne est vraiment un beau bateau de 120 mètres de long. Il a deux fonctions principales : - Le ravitaillement des Terres Australes à partir de la Réunion. - La recherche scientifique et océanographique. C'est à la fois : - Un paquebot qui sert au transport du personnel des bases et des visiteurs vers les Terres Australes (110 passagers). - Un cargo chargeant des conteneurs et des colis lourds d'une capacité de 4600 m3. - Un pétrolier transportant du fuel pour les stations. - Un porte-hélicoptère. - Un navire de recherche équipé de 650 m2 de laboratoires. Chaque année, les TAAF ( Terres Australes et Antarctiques Françaises) sous-affrètent le Marion Dufresne à l'IPEV (Institut Paul-Emile Victor) pour une ou plusieurs campagnes océanographiques pluridisciplinaires (géologiques, hydrologiques, hydrophysiques et biologiques) réalisées sur tous les océans du monde. A bord, tous le monde est vraiment sympa, et avec tous ces scientifiques, j'apprends plein de choses que j'essaierai de vous faire partager dans les prochains courriers. Tous sont en route pour une mission bien précise. Elle pourra durer plus d'une année pour certains. Quelle chance de pouvoir côtoyer la richesse et la diversité des connaissances de tous ces gens. Malgré tout, je commence maintenant à avoir hâte de voir le Mont Ross. De fouler enfin cette île des Kerguelen. J'ai lu et entendu tellement de choses à son sujet : des vents de 25O km/h, des cascades qui montent au ciel, des lacs qui se vaporisent, des mouches sans ailes ! A voir les éléments qui se durcissent au fur et mesure que nous approchons des 50eme hurlants, je me dis que tout cela est peut être vrai ! Je serai bientôt fixé. A bientôt pour d'autres nouvelles. Bises salées de toute l'équipe. Sébastien Foissac |
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"
Après l'escale à Crozet narrée par Manu, on revient
d'un "petit tour" sur les différentes îles de l'archipel
Crozet : Apôtres (au nombre de 12 !), Cochons et Pingouins. Ces
terres sont complètement inhabitées, elles ont été
survolées ce matin par l'hélico pour faire des images.
Elles
dégagent une impression de sauvagerie absolue, et offrent des côtes
complètement déchiquetées. On diraient des châteaux
forts aux tours crénelées, avançant sur l'Océan.
On diraient aussi de formidables bastions noirs, tombant sur les flots
en furie. Les albatros, pétrels, damiers du Cap et autres oiseaux
marins sont les fidèles gardiens de ces lieux où, plus que
partout ailleurs, l'homme n'a pas sa place. On ne se lasse pas de ce spectacle
des origines, qui sans cesse ramène à soi, à ce que
l'on est (ou croyons être...)"
Dod |
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" Nous
venons de passer deux journées merveilleuses à Crozet. Un
exceptionnel créneau de soleil nous a permis de passer la matinée
avec des manchots royaux de la manchotière de Port Alfred, puis
avec les bébés albatros au plumage foncé et, tenez-vous
bien, avec une petite délégation d'orques à moins
de 100 mètres de la plage qui venaient se frotter la couenne sur
les cailloux en attendant quelque éléphant de mer imprudent
pour son quatre-heures. |
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![]() Les
îles Crozet...
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Telross 2006
durée : 3 mn 48 s |
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Le
lendemain avec Dod, malgré la météo houleuse, nous
avons eu la chance d'atteindre le plus haut sommet de l'île (le
Mascarin, 934 m), avec permission spéciale du chef de district
qui a accepté de faire confiance à deux guides équipés
de radio de secours et de matériel d'orientation. Dans la tempête,
après s'y être repris à quatre fois, nous avons fini
par trouver le bon cairn et claquer la photo-souvenir (ce qui nous a coûté
un appareil photo, écran numérique fragile s'abstenir...)
Nous n'avons rien vu du paysage mais c'était génial. Rentré
mouillés et transits comme des poules mouillées qu'on sort
du congélateur, nous avons terminés en slip, à grelotter
devant la machine à sécher de la station Alfred Faure qui
nous hébergeait en plus de la chaleur humaine de ses 28 hivernants.
Cette aventure nous laisse un avant-goût précis de ce qui
nous attend au Mont-Ross. Malgré l'équipement, les rafales
de vent sont autant de coup de boutoir qui pousse la pluie, la neige et
les volées de grêle à pénétrer nos gore-tex
neuves. Quand on choisit l'option "ciré de pêcheur",
c'est la
transpiration qui vous condamne de l'intérieur ! Nous avons déjà commencé à rêver d'une machine à sécher le linge au camp de base. Sur
le plan technologique, à Crozet, les premiers branchements du RESAMU
(réseau d'aide médical urgente) du Dr Pascal
Zellner on été réalisés avec succès, nous mettant en connexion avec Ifremmont à Chamonix et avec le bureau du médecin-chef des TAAF, le Dr Claude Bachelard à Paris.
Les
données médicales vont pouvoir être ainsi partagées
sur un serveur médical confidentiel propre au TAAF en utilisant
cette technologie. Ce système va permettre de pouvoir partager
les dossiers de tous les membres des TAAF en temps réel, soutenir
tous les médecins des bases des TAAF avec accès aux spécialistes
en cas de problème et envoi de données médicales
utiles au diagnostics par les experts (radio, ECG, échographie,
biologie, etc). Le système de transmission étant le même
sur toutes les bases, on suppose que les autres essais à Kerguelen
et Amsterdam seront couronnés de succès. Prochaine étape,
le brancher Marion Dufresne qui est équipé d'Inmarsat B
(les solutions sont en phase de test... à suivre). L'avenir et
la sophistication du système sera lié à la puissance
du débit satellite actuellement limité à 64 Kbit
sur les deux bases Crozet et Amsterdam et 128 Kbit sur Kerguelen. Le but
ultime serait de pouvoir réaliser une visio-conférence pour
assister un médecin lors d'une intervention chirurgicale. Pour
information, les derniers mois ont été
animés sur le plan médical avec 5 dossiers "chauds" (infarctus, péritonite, intervention chirurgicale sur plaie délabrante!) En route vers Kerguelen nous y seront dans quatre jours, en attendant, bons vents à tous de l'expédition Telross. Docteur
Emmanuel Cauchy
(Alias
Doc Vertical), à bord du Marion Dufresne le 11 Novembre 2006, île
des Apôtres, au-delà des quarantièmes rugissants. |
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"Ce
matin la mer est bien forte (doux euphémisme), le ciel est gris-acier,
la ligne d'horizon se perd dans une limaille salée, un roulis terrible
anime le bateau et bien souvent nous marchons sur les plinthes... On part
dans des glissades plus ou moins contrôlées sur les chaises.
Désormais tout est fixé !
De ces forces en présence naît une beauté, que nous percevons au travers de ces flots argentés, de ce vent qui nous cingle la figure. Nous aimons! Nous allons atteindre Crozet en fin de matinée, puis descendrons à terre en hélicoptère, va y avoir du sport... Certains descendront à la journée, d'autres s'installeront pour de nombreux mois d'études, ou comme Manu et moi, resteront une nuit pour faire quelques essais de télémédecine. Nous en profiterons bien sûr pour aller saluer les habitants des lieux : manchots, albatros, éléphants de mer, etc...
Dod, même pas malade, comme les autres montagnards d'ailleurs (seule
Véro souffre un peu...). Mais bon, on n'est pas encore rendu à
Ker..." |
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Plein sud vers les Kerguelen ! 8 novembre 2006 ![]() A
l'approche des îles Crozet...
© Telross 2006 durée :1 mn 09 s débit : 350 kb/s
On devrait toucher Crozet jeudi matin. Les Tropiques appartiennent désormais à un lointain passé, à nous les bonnets et les polaires! Les verres à pied sur les tables du resto ont diminué de taille, il paraît que l'on va finir avec des verres à moutarde (si on arrive à encaisser jusque là !) Petite séance de philatélie, c'est amusant, beaucoup de gens ont leurs tampons et l'apposent avec leur signature sur le courrier qui partira du navire, avec l'oblitération à Crozet. Nous avons notre tampon de Telross, il représente trois pingouins - pardon des manchots - traversant du Grand au Petit Ross, allez savoir qui est qui dans l'histoire? Nous aussi allons subir une séance "spéciale dédicace"! Il paraît qu'il y a des colllectionneurs du monde entier qui recherchent ces enveloppes, avec la signature du commandant de bord, et surtout comme là, avec les timbres de la collec 2007, qui arivent. Nous sommes embarqués dans un rêve qui lentement nous fait dépasser la latitude du cap de Bonne-Espérance, avec toujours ce sentiment d'être loin, formidablement loin !" Amitiés du Marion. Dod |
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6 novembre 2006 "Un
éclair métallique tranche fugitivement les flots bleus et
uniformes de l'Océan Indien : un poisson volant aux ailes de libellule
vient de dépasser le Marion-Dufresne. C'est étonnant, cette
vélocité libre, cette fluide envolée d'un poisson
- veut-il s'échapper de l'eau ? -, cette vie arrachée, jetée
à notre figure, rappelée. Comme si quelqu'un brutalement
frappait à votre porte, alors que vous n'attendiez personne, alors
que vous vous sentiez si bien, là, avec vos amis, dans cette intimité
duveteuse. A la différence que l'éclair d'argent ne nous
dérange absolument pas. Bien au contraire, un enthousiasme enfantin
s'empare de nous. Bien-être. Etre bien. Douce ignorance de ne pas
savoir pourquoi.
Simplement, on oublierait presque, à vivre dans notre monde clos et ouvert, la vie d'à côté, sous nos pieds. Il faut dire qu'ici, il n'y a pas de quoi s'ennuyer. Les jours passent trop vite, entre d'érudites conférences, diverses manip, des discussions animées au bar, les repas servis par d'attentifs hommes en blanc. Fumées de cigarettes, vapeurs d'alcool, odeurs de jus de mangues, yeux qui brilllent, corps qui vacillent sous l'effet d'un léger roulis, verbe haut, passionné, comme tous. Des mains magiciennes abattent des cartes, des doigts experts et sûrs déplacent ici un fou, là une reine, sur un étrange carré de 64 cases blanches et noires. Des repas où l'on se mêle, des ornitho, des biolo, des plongeurs, des archéo, des alpi, des tour (istes). La chaleur sur le pont, toujours les tropiques, tempéré par le vent de la vitesse, 18 nouds en moyenne. Il y a du chemin à faire, un long chemin, si long qu'il en paraît quelque peu surréaliste. Vaste Terre ! Ici personne, pas de cargo, pas de voiliers, juste l'amitié d'un éclair d'argent, et celle de « l'intérieur ». Le monde du «Mar Duf» est un monde à part, un monde qui fuit le monde, cap au Sud, très au Sud. Les discussions vont bon train, avec les scientifiques, le bosco, les élèves-officiers... etc. Tous nous partons, tous nous mettons une distance au monde. Depuis longtemps les côtes ne sont plus visibles. Il y a cette perte de repères : ne pas savoir où l'on est. et pourtant cette sensation connue, maintes fois éprouvée : être à sa place. Des alpinistes ici, cela a de quoi surprendre, qui pourrait bien affirmer la légitimité de notre présence ? Mais le mont Ross est là, quelque part très au Sud et il nous attend, patiemment, sauvagement drapé dans ses vents et ses givres. Cette expé décidément ne ressemble pas à une autre, et nous aussi, nous allons faire notre manip, comme disent les hivernants : une grande première au Ross ? On verra bien, tant, trop d'inconnus encore, des plans sur la comète, pas vraiment le goût. Dans tout cela, une certitude, un ancrage : on est bien, vraiment bien, et il n'y a décidément rien à dire de plus." Dod |
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5 novembre 2006 "Sommes
en mer depuis 48 heures. Mer belle, ambiance toujours tropicale, Aujourd'hui,
instruction et formation aux manoeuvres de sauvetage, enfilage de la combinaison
de survie et procédure d'évacuation du navire en cas d'avarie
grave... personne n'y croit vraiment heureusement. Le bateau est rempli
de scientifiques dont les missions sont plus ou moins hétéroclites
et pour le moins étonnantes, "analyse de l'odorat des pétrels
dans la reconnaissance mutuelle", "diététique
du manchot royal", "orientation du coléoptère
des Kerguelen", "mission archéologique de sauvetage du
patrimoine sur l'îles de Crozet" à tel point qu'un programme
de conférences a été organisé pour que chaque
jour chacun puisse consacrer de son temps à son instruction. Il
y a une belle salle de conférence de 50 places équipées
de confortables sièges où il est possible de s'endormir
au rythme du tangage et du roulis. Trois d'entre elles seront animées
par les membres de l'expédition Telross : "Ascension de la
face Est du Ross", "pathologie du froid", "intérêt
de la télémédecine dans les Terres Australes et Antarctiques
Françaises". Dans quarante huit heures nous devrions passer
les 30ème et nous attendons des creux de huit mètres, l'ambiance
risque de virer au grand rais." |
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14H ( heure
locale). Les containers sont arrimés, le départ est imminent. Dans quelques jours nous l'espérons d'autres amarres seront larguées, qui nous laisseront dans l'immense solitude des parois givrées du Grand Ross. En attendant, les Tropiques continuent de nous délivrer une agréable chaleur, puisque nous atteindrons l'île Maurice au petit matin, le temps de faire le plein du Marion Dufresne. En nous une belle joie, cette énergie qui nous pousse vers le grand Sud, cette force qui nous permettra, peut-être, de nous élever à 1850m au-dessus de l'Océan indien, par d'improbables chemins. Lionel Daudet (alias Dod) |
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Monsieur
Michel Champon, Préfet, administrateur supérieur des Taaf Terres Australes et Antarctiques Française et Lionel DAUDET avec le drapeau de sa commune de l'Argentière la Bessée. |
Présentation de Lionel Daudet
et du Docteur Emmanuel Cauchy du déroulement de l'expédition
TELROSS. |
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Lionel Daudet qui ne connaissait pas Georges Polian le contacta par courriel pour avoir de plus amples renseignements sur son ascension. Celui-ci lui répondit : « Il est très délicat de donner des indications fiables sur le Ross en 2006. J'ai fait mes premières tentatives pendant mon premier hivernage en... 1961(!) et 1962, j'y suis revenu en 1975. Je suis repassé dans la région vers 1995, mais pas à proximité immédiate du Ross. Or, comme dans les Alpes, et en fait, beaucoup plus que dans les Alpes, les conditions climatiques, de neige, et les glaciers ont énormément changées, surtout à partir de 1980-1985. Le recul glaciaire est impressionnant. A titre d'exemple, j'avais découvert en 1961 le glacier que j'ai baptisé "Glacier de la Diosaz", qui était l'un des deux grands émissaires sud de la coupole glaciaire de Cook (l'autre étant le glacier Ampère, déjà connu). Cet émissaire, au-delà du glacier Cook mesurait environ 4 km de long sur 1 km de large et descendait à une trentaine de mètres dans la vaste vallée glaciaire dite "Plaine Ampère" où il confluait presque avec la glacier Ampère. En 1975, j'y suis retourné après la 1ère du Mont Ross. Les fronts avaient reculé de 300 ou 400 m et le niveau avait baissé d'une trentaine de mètres. En 1993
ou 1994, j'y suis revenu :
le glacier Ampère, en retrait d'au moins 3 km, était
moribond. Quant à "La Diosaz", il en restait quelques
lambeaux, sa vallée étant occupée par un grand
lac de près de 4 km de long, style fjord. J'imagine que les
glaciers du Cratère du Ross et Buffon (qui allaient jusqu'à
l'océan) ont du baisser et reculer aussi ! Le glacier suspendu
de la face Est également ! (merci
à Georges Polian pour son accord de publication)
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