C'est suite à un grave accident de montagne, lorsqu'elle était plus jeune, que Caroline George Ware a eu étrangement un véritable déclic pour la montagne, jusqu'à en faire plus tard son métier...

Une interview exclusive pour Montagnes Reportages
Crédit photos : Caroline George Ware (sauf mentions contraires)

Montagnes Reportages : Tu es née dans les Alpes suisses. J’imagine que ce sont tes parents qui t'ont amené à la montagne ?

Caroline Ware : Tout à fait, et même très assidûment d'ailleurs. Ma mère est française et mon père est américain. Il est allé dans une école à Leysin en Suisse à la fin des années 60 où il a commencé à faire de la montagne. Leysin était un peu le centre de l'alpinisme à l'époque. Ça n’avait pas la notoriété de Chamonix mais c'est là-bas qu’habitaient tous les Américains comme John Harlin, Gary Hemming et Dougal Haston entre autre. John Harlin y a créé l’ISM (International School of Mountaineering) reprise par la suite par Dougal Haston.

Mon père a commencé à grimper avec toute cette équipe-là puis un peu partout en France jusqu’à ce qu’il se blesse au coude. Un copain lui a indiqué deux femmes tenant une ferme vers Voreppe. Il est donc allé là-bas pour soigner son coude et il y a rencontré ma mère. Ils se sont mariés un mois et demi plus tard.

A partir de là, il l'a envoûté avec ses histoires d'escalade. Ils ont énormément grimpé et voyagé un peu partout dans le monde. En Espagne, Ils ont répété la voie Rabada Navarro dans la face ouest du Naranjo de Bulnes. Ma mère a été la première femme à faire cette voie et mon père le premier étranger. Des journalistes les attendaient en haut. Mon père a aussi fait la Walker dans les années 60 et pas mal d'ouvertures.

Tout ça pour dire qu'il y avait un gros esprit montagne dans la famille. Pendant nos vacances, nous ne faisions que voyager pour grimper et j’ai vraiment détesté ça jusqu'à ce que j’aie 18 ans. Mais après ça s’est arrangé ! (rires)

Quand as-tu commencé a-t’intéresser à la montagne ?

Quand j'étais petite, j'ai fait de l'équitation, du patinage artistique, de la gymnastique mais je n'étais pas du tout passionnée par le sport. C'est un peu lorsque j'ai commencé à grimper beaucoup avec des amis, dans une quête d’adolescence avec un besoin de renforcer des valeurs et de me créer une identité, que je me suis attachée progressivement à ces valeurs-là.

Ça a commencé un peu avec le ski, le télémark et ensuite ça a évolué. Je pense que j’avais besoin que ça vienne de moi plutôt que ça vienne d’une idée de mes parents. Mais après, ce sont ces mêmes parents m’ont demandé d'en faire moins parce qu'ils trouvaient que j'en faisais vraiment beaucoup trop ! (rires)

Tu t'es installée à Chamonix assez rapidement ?

Pendant mes études de droit, j'étais souvent à Chamonix car j'ai toujours adoré cet endroit. Etant de multi nationalité, je me retrouvais un petit peu là-bas parce qu’il y avait - et il y a toujours - des gens d'un peu partout qui parlent toutes les langues. Ça me convient bien de me fondre dans ce mélange culturel avec des gens super passionnés qui ont une motivation qui te tire vers le haut.

Ça a mal commencé avec un grave accident en montagne...

Oui, j’avais 21 ans. Je faisais de la montagne en même temps que des études de droit à l’université de Fribourg. A cette époque-là je passais juste mes hivers à Chamonix et je ne connaissais pas grand-chose au milieu montagnard. Je n’avais d’ailleurs aucune connaissance de la neige ni de la gestion du risque.

Je suis allée faire une rando à ski avec un copain en partant de Chamonix. On a passé le col du Chardonnet puis on est allés à la Grande Lui. Le même jour, on est aussi montés au bivouac du Dolent. Ça faisait une grosse boucle et je n'avais jamais fait une chose aussi grande de ma vie.

Le lendemain, on a fait l’erreur de faire la grasse matinée. On est montés au sommet du mont Dolent avec les skis sur le dos en laissant nos sacs et nos habits à la rimaye car il faisait super chaud. J'étais à peine habillée, en petit collant.

On a alors skié depuis le sommet. J'avais des skis pour télémark super fins qui faisaient 2 m de long. Mes chaussures en cuir étaient beaucoup trop grandes et là, une coulée de neige mouillée s'est déclenchée. Ça m'a renversé et j'ai fait 450 m de chute sur le glacier de Pré de Bar en dessous. Je suis tombée du côté du versant italien.

C'était avant les téléphones portables et le copain est vite parti chercher des secours. Il n'y avait pas encore d'accords de secourisme entre pays frontaliers et ça a pris une éternité pour que l’hélico arrive tard le soir. Au début, ils ne m'ont pas vu et se sont dit que si j’étais tombée de ce côté-là, j’étais assurément morte. Ils allaient repartir quand en revenant, ils m'ont finalement aperçue et secourue.

Quels ont été tes traumatismes ?

J'ai eu beaucoup de chance car je n'avais pas d'hémorragie interne. J'ai juste eu une méga hypothermie et des grosses fractures : un déplacement du sacrum, le bassin cassé et déplacé, une vingtaine de fractures à la cheville gauche, des côtes cassées. On m’a aussi mis des broches dans la jambe. Je me suis rééduquée en faisant beaucoup de natation et d’exercices spécifiques.

Quelle a été la suite ?

Etrangement, c’est à l'hôpital que j'ai eu ce déclic pour la montagne. Je ne lisais que des livres de montagne, je regardais des topos, je faisais des dessins de montagne, bref je ne pensais qu'à ça ! Je pense que ça été vraiment un gros déclencheur et je ne sais d'ailleurs pas vraiment pourquoi. Peut-être à charge de revanche parce que je n'avais jamais vécu de ma vie une expérience aussi forte. J'avais tellement été proche de la mort, que ça avait dû déclencher des émissions d'adrénaline.

C'est à partir de ce moment-là que j'ai vraiment commencé à m’intéresser à la montagne et à la pratiquer. Je me suis vite rétablie et trois mois plus tard en août, je suis allée faire l'arête des Cosmiques. Ma cheville n’était pas encore au top mais ce n’était pas très dérangeant.

Tu as aussi fait un peu de compétition ?

Oui, un peu avec ma mère puis avec des copines. Ma mère a fait beaucoup de compétitions de ski alpinisme vers 1985 et ça m'avait un peu mis la puce à l'oreille. J’ai fréquenté par la suite un grimpeur qui faisait des compètes en cascade de glace. Je n’en avais jamais fait et comme il n'y avait pas d'autres filles, les organisateurs m'ont demandé si je voulais essayer. Ce que j’ai fait... mais j'étais super nulle ! Lafouche, le commentateur, n’arrêtait pas de dire tout fort au micro : « Mais qu’est-ce que t’es nulle ! Redescends ! » (rires) C'était rigolo ! Après, j'ai bien sûr adoré l'ambiance, les gens et la communauté. J’avais aussi des meilleurs résultats, je commençais à avoir une certaine aisance avec les engins et donc j'étais super motivée à continuer.

Et comme les filles étaient rares dans cette discipline, les sponsors ont commencé à en chercher. J'ai fait de la compétition pendant trois ans en voyageant un peu partout. J’ai trouvé ça génial. J’ai aussi participé à la coupe du monde.

Par contre, ce que je n'aimais pas, c'était de rester en salle d'isolement pour finalement peu grimper. Faire de la montagne sans en faire était un petit peu contradictoire. J’ai alors vraiment eu envie d'explorer d'autres choses.

Beaucoup de femmes pratiquent la cascade de glace ?

Quand j’ai commencé, il n'y avait pas beaucoup de femmes et il n’y en a toujours pas beaucoup maintenant. Mais je pense que les compétitions en cascades de glace ont vraiment démocratisé toute l’activité avec notamment l'évolution du matériel, la protection des broches à glace et la médiatisation du sport.

Des personnes t’ont-elles inspiré quand tu as commencé à faire de la montagne ?

Je n’ai jamais vraiment été inspiré par un style ou une éthique. Les personnes que j'admirais plus jeune ne sont plus les mêmes que j’admire maintenant. Mais j’étais impressionnée par Lynn Hill et aussi Ines Papert qui a repoussé les limites de l'activité tout en étant maman.

Quelle a été ta première grande course ?

En 2003, j'ai fait beaucoup de goulottes et j'ai croisé Christian Trommsdorff. Il y avait des super conditions dans la face nord de l'Eiger et on s'est dit : « Bon ben demain on y va alors ! ». On n’avait jamais grimpé ensemble. (rires) Je m'étais bien dit qu’un jour j’irais dans cette face mais sans y penser plus que ça. Cette course était un peu le rêve de mon père qui a toujours regretté de ne pas l’avoir faite car il se sentait responsable de sa famille.

Comment s’est passée l’ascension ?

J’étais déchirée entre l’envie d’y aller et ne pas y aller. J’avais le mal des rimayes dès notre départ de Chamonix. Mais une fois que tu es parti dedans, tu es parti ! Je n'avais jamais fait de bivouac. On a bivouaqué dans la Rampe. Comme première expérience d’une très grosse montagne, c'était pas mal.

J’avais alors prévu de faire six faces nord en six mois. Une semaine plus tard, j'ai fait la face nord du Cervin. Entre les deux, j'ai fait l’Eugster Diagonal à l'aiguille du Midi. Ensuite j'ai enchaîné au mois de juillet la face nord des Grandes Jorasses et le Piz Badile. Cet été 2003, il y avait la grosse canicule et les Drus se sont effondrés, on n'a donc pas pu y aller. Puis en octobre, je suis allée à la face nord de la Cima Grande. Dans la face, des secouristes faisaient des exercices avec une corde statique de 300 m. Il faisait super froid, leur corde tapait la paroi et faisait chuter des grosses pierres. Du coup, on ne l'a pas fait. J’ai quand même pu faire ces deux voies quelques temps plus tard, dont la dernière, la Cima Grande, alors que ma fille avait 5 mois et en tirant du lait durant l’ascension, en aller-retour en moins de 40 heures depuis Chamonix.

Avais-tu déjà l'idée de devenir guide à cette époque ?

Ça s’est passé un peu simultanément. Comme je n'avais pas beaucoup de partenaires au début, j'ai commencé à entraîner des gens en montagne. J’ai emmené une copine faire l'arête Forbes au Chardonnet et je me suis dit : « Ça c’est du job... et je pourrais même être payée pour faire ça ! ».

L’idée est venue un peu comme ça. J’ai aussi grandi dans un milieu familial où il y avait une grosse culture de la montagne. Mes parents étaient amis avec beaucoup de guides. Vouloir passer le diplôme de guide est venu assez vite.

Où as-tu fait ton cursus de guide ?

Mon cursus a été un petit peu compliqué parce que lorsque je l’ai commencé en Suisse, j’attaquais en même temps mon stage d'avocat à Sion. Et puis j'ai eu à ce moment-là un méga drame personnel dans ma vie.

Entre temps, j'avais réussi toutes les épreuves de l’aspi sauf le dernier jour du dernier cours où j’ai été recalée ! Que des mauvaises choses sont arrivées cette année-là. Alors pour récupérer de tout ça, je suis partie habiter aux États-Unis où j'ai rencontré mon mari trois jours avant de faire une compète de glace à Ouray dans le Colorado. J'avais pris un billet aller-retour pour la Suisse mais je ne suis pas rentrée pendant cinq ans. Comme je suis restée là-bas et que mon mari avait décidé de devenir aussi guide, j’ai fini mon diplôme aux USA.

Comment as-tu commencé ton travail de guide ?

Quand je suis allée habiter aux États-Unis, j'ai bossé pour une boîte de guides qui ne travaillait qu’avec des femmes, notamment dans la pratique de la cascade de glace. J'ai donc eu pas mal de clientes à travers ce boulot. A Chamonix, j'ai bossé un petit peu pour deux ou trois bureaux puis j’ai bossé très rapidement comme indépendante. Et à l'heure actuelle, je bosse à 99 % comme indépendante.

Quelles ont été tes premières courses avec tes clients ?

Une fois que j'ai eu le diplôme, j'ai tout de suite voulu faire beaucoup de voies en rocher, des courses assez longues, des classiques telles que le Frendo, l'arête Kuffner, la traversée de l'Eiger... Mon amie que j’avais emmenée à l’arête Kuffner m’a ensuite engagée comme guide et nous avons fait beaucoup de magnifiques grandes courses ensemble. Dans ce métier ce n'est pas toujours facile de faire les courses qu’on a envie de faire, alors j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir débuter mon métier de la sorte.

Depuis, j’ai eu un enfant. Pendant un moment, j’ai fait moins de grandes courses fatigantes avec des clients. Ça m’a permis aussi d’avoir une autre perspective sur mon métier et de relativiser les choses.

Et maintenant ?

Maintenant, je fais des courses un peu moins longues pour ne pas revenir complètement explosée, afin d’avoir encore l'énergie pour aller faire des choses pour moi pendant mes jours de congés. Beaucoup de femmes préfèrent aussi être guidées par des femmes guides. Il y a une assez grosse demande de ce côté-là.

Cet hiver, je fais la Patrouille des Glaciers avec des clientes. En engageant un guide, la place est quasi garantie alors que sinon, c’est une loterie. Ça m’assure deux semaines de travail pendant l’hiver. C’est chouette parce qu’on va pouvoir faire des belles grandes courses à un bon rythme et c’est aussi satisfaisant pour moi parce que ce sont des choses que j'aime bien faire. Mais en ce qui concerne les grandes courses d'alpinisme ou d'arêtes, je pense que ça peut être dangereux, fatiguant physiquement et mentalement. Une cliente a manqué de me tirer en bas d’une arête l’année passée et j’ai pu enrayer sa chute grâce à un becquet, mais sur les arêtes, c’est tellement vite arrivé !

Je bosse aussi comme alpiniste professionnelle avec des sponsors et comme traductrice. Ça m’assure une source de revenus en dehors du métier de guide, ce qui m’enlève la pression de gagner ma vie que du métier de guide. Je pense que cette pression peut être malsaine.

Mais les spits, ce n’est pas ton truc apparemment…

Je suis plus à l’aise sur coinceurs et friends, et sur broches en glace, que sur des spits. La maîtrise de la peur du vol en falaise à ma limite reste un mystère pour moi. Alors qu'en escalade traditionnelle ou en glace, je peux faire des choses super dures et engagées.

As-tu des massifs de prédilection en France ?

Chamonix ! (rires). J'adore aussi aller grimper dans le Verdon. Je ne vais pas souvent dans les Hautes-Alpes mais c'est quand même super beau les Écrins ! En fait, le pays que j'adore est la Norvège ! (rires) Je pourrais vivre là-bas. Et les Lofoten, c'est complètement magique. Plus tu montes haut, plus les paysages sont contrastés. J'y suis allé trois fois cette année. Le concept mer/montagne est un élément énergétique qui m'équilibre et me calme. C'est ce qui me manque à Chamonix où je suis toujours à fond. J’ai aussi adoré faire de la cascade en Islande. Pouvoir randonner à ski jusqu'à la mer avait toujours été un rêve pour moi. C’était exceptionnel.

Quels sont tes projets d'ascensions, de voies… ?

J'aime toujours voyager alors mes projets ne sont pas forcément des voies (rires)... mais plutôt des voyages. Mais deux des sommets que j'aimerais bien faire sont le Cerro Torre et le Fitz Roy. Cet hiver, je vais aller en cascade le plus possible, je vais travailler à ski en Islande (d’ailleurs, il reste quelques places !) et j’espère aller grimper en Afrique l’année prochaine.

Tu dis aimer et détester Chamonix…

Oui c’est vrai. Quand tu fais 1h30 de queue à la benne de 6h, ça enlève complètement le caractère magique de la montagne. Par exemple, pendant plusieurs jours cet été, je passais 6 h quotidiennement dans les transports pour n’être finalement que trois heures sur le glacier ! C’est toujours la course et tu dois te lever très tôt si tu veux être le premier arrivé à la goulotte... avec toujours un peu cet esprit de compétition. Ce n'est pas du tout ce que je veux communiquer à mes clients que j’aimerais emmener hors des sentiers battus, là où il n'y a pas trop de monde, leur faire vivre la montagne pour ce qu'elle est et ne pas avoir cette approche touristique où tu fais toujours la queue, métro, dodo... voilà ce qu'est devenu Chamonix l'été. C'est aussi comme ça l’hiver mais heureusement entre saisons, il n'y a personne et on retrouve ce côté féérique de la montagne.

C'est pour ça toi et ta petite famille ont quitté Chamonix depuis trois mois ?

Oui car quand tu subis ça pendant plusieurs années, tu as envie un jour de te reconnecter avec la montagne, telle qu’elle était quand tu en es tombée amoureuse la première fois. On avait décidé d'avoir ce style de vie pour éviter le stress de la vie et en fait, on s’est retrouvé avec un stress identique à la vie dans une métropole. On mettait parfois une heure en voiture entre les Bossons et Chamonix pour aller chercher notre fille à la crèche, entre bouchons, parkings complets, etc. Ça nous éloignait de ce qu’on aimait, la montagne, la nature...

Et l'hiver ici est vraiment catastrophique au niveau de la pollution. Ma fille a fait beaucoup de bronchites ainsi que des bronchiolites à répétition. Ils interdisent même aux enfants de faire de la compétition de ski de fond quand il y a des pics de pollution. On marche, on tousse... C’est donc bien qu’il y a quelque chose de grave qui se passe ici. Les gens doivent se dire qu'on s'imagine des choses quand on dit ça, mais c’est malheureusement vrai. On s’est alors dit qu’il fallait changer tout ça et on s’est installés à Finhaut, un petit village suisse situé à une demi-heure de Chamonix.

Tu continues à voyager ?

Oui, toujours. Pour les 70 ans de ma mère, mes parents nous ont invités en Namibie. On n'avait pas fait ce genre de voyage familial depuis que j'avais 12 ans. C'était génial de voyager en étant libéré dans l’esprit de l'objectif de grimper. J’avais vraiment envie de faire un voyage avec notre fille qui n’impliquait pas la grimpe. J’ai fait ça toute mon enfance avec mes parents, et j’ai été un peu dégoutée de l’escalade étant jeune. Ils ont fait au mieux et ça ne m’a juste pas convenu. C’est une question de caractère. Alors je trouvais chouette de faire un voyage sans objectif de grimpe et de découvrir le voyage autrement. Ceci dit, tous nos autres voyages sont axés sur la grimpe. J’adore voyager pour grimper et il est rare que je passe plus d’un mois sans partir voyager !

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